Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem'
'Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée'.
Série V.I.T.R.I.O.L. Explication. Démarche d’artiste par Nath CHIPILOVA
Ce sont des lettres initiales, l'acronyme d’une formule latine utilisée autrefois par des alchimistes 'Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem' dont la traduction immédiate donne quelque chose comme 'Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée'. La formule figure souvent sur les murs du Cabinet de Réflexion chez les francs-maçons où les nouveau disciple est introduit avant l’initiation.
Est-ce la fameuse pierre qu’on pourrait transformer en or ? Oui, si on comprend cette formule même au premier degré il est possible d’y rechercher un sens ultime et symbolique de cette transformation : il s’agit en fait de recherche, de compréhension et d’accomplissement de sa propre personne et de son propre soi. On peut en effet lire dans wikipedia (extrait d’encyclopédie de la franc-maçonnerie, édition Le livre de poche, article « Cabinet de réflexion, p.117-118) :
« Cet acronyme est l'équivalent du "connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux" qui figurait au fronton du temple d'Apollon à Delphes et fut repris par Socrate. Il est entouré de symboles évocateurs de la condition humaine comme un crâne ou du pain moisi, d'autres qui se réfèrent à la morale alchimique comme le sel, le soufre ou un coq représentant le mercure ou la persévérance. Il est invité à méditer longuement et à écrire son testament philosophique attestant de sa volonté de changer en lui l'être rempli de préjugés et de passions mauvaises. Il lui est ensuite demandé de laisser ses métaux à la porte du temple à savoir montre, argent ou bijoux »
(© wiki/Cabinet_de_réflexion.)
Il est donc cohérent de faire naturellement le lien symbolique entre une pierre à l’état brute et le processus de la connaissance ultime de soi-même qui permettrait de tailler en quelque sorte cette pierre brute en la transformant en une pierre précieuse, la pierre philosophale en somme, et ainsi de transposer cette pierre inerte d’un « soi-même inconnu » en or, - le métal précieux et recherché.
Note : les mots V.I.T.R.I.O.L. et, en miroir L.O.I.R.T.I.V., en lettres de fer forgé, sont apposées sur le mur de soutènement des bas-fonds du parc de Bruxelles, du côté de la place des Palais (donc à proximité du Palais royal).
Inspiration.
Dans ma petite enfance, juste en bas de chez-moi, il avait un terrain de sport recouvert de chutes de cailloux de marbre blanc et de granit. Ces pierres étincelaient sous les rayons du soleil, je les ramassais souvent pour y observer les jeux de lumière. Mon rêve secret était de me construire avec un petit château de poupée pour une princesse qui y habiterait en toute insouciance…
Lors de mon séjour à la mer du nord un été 2011, du côté d’Esbjerg (Danemark), j’ai été fascinée par la beauté fantastique des paysages qui m’ont fait penser à la musique d’Edward Grieg, compositeur norvégien. J’ai pris beaucoup de plaisir à observer et tâtonner les cailloux humides et à admirer leurs couleurs et leurs formes étincelantes sous les rayons du soleil changeant « du nord ». Je suivais du regard les nuages blancs,- ils se suivaient lentement les uns derrière les autres comme les goélands planant au dessus de la mer dans un ciel couleur bleu-gris.
Les effets de la marée laissaient échouer les méduses gélatineuses. Elles gisaient sur le sable laissant apparaître à la lumière du jour le jeu des reflets de leur corps translucides, opalescents.
Les mouettes défilaient au bord des vagues en cherchant du coin de l’œil les crabes piégés par le reflux soudain de la mer. L’air salé rentrait dans les narines en remplissant mes poumons de sa fraîcheur bénéfique et une impression de béatitude envahissait tout mon corps. Le calme, juste le cri des mouettes et la musique douce des vagues. Je me retrouvais enfin…